Constellation
- ”Dis, que vois-tu ?
- … ?
- Moi, je te vois…”
Tu es assis dans un parterre
de fleurs aux parfums généreux,
les yeux levés vers les
myriades d’étoiles de la Voie lactée.
Clair obscur propice où
terres et cieux se
confondent en une flâneuse rêverie.
La prairie se repose de la
chaleur du jour,
aux crissements des insectes
se mêlent des soupirs amoureux.
Assis à écouter voleter les
ailes de la nuit,
tu imagines, sans trop y
croire, un monde meilleur.
Les yeux toujours levés, fermés,
tu n’as pas senti surgir
l’imprévisibilité de ce pur
souvenir,
poignard de mémoire,
aiguillon d’anciens plaisirs.
Amours englouties, jeunesse abolie
noir et blanc de la
nostalgie.
Baignés par le clair de
lune, les ombres des amants
poursuivent émerveillés leur
course dans les vergers.
Voleurs de pommes,
compagnons de verdure,
le Jardin des Hespérides
vous ouvre toujours ses portes.
Vous ne vous étiez pas
absentés,
Seuls des hommes à la courte
mémoire vous avaient négligés.
Aujourd’hui, vous revenez
habiter nos songes
et reprendre possession de
vos domaines,
les astres véloces, la
tendresse de l’herbe,
la fraîcheur de l’aube et
toute la beauté du monde.
- ”Et, maintenant, dis, que
vois-tu ?”
- ”Je vois, … je vois, … les
nuages qui s’en vont, … là-bas, …au loin …”
Y. DEFAGO
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