Jardin Clos
Tulipe, tulle cramoisi,
Crame mon coeur, brûle mon coeur
Dans un jardin.
Fleur éclose ce matin, allez mon
coeur...
Icône brûlée, icône cramée,
Couleur sur noir, couleur sur blanc,
Cramoisi, pourpre, rouge violine,
velours noir
Sur jaune paille brun.
Pavot rouge, ivre mon coeur,
Doux coquelicot qui passe,
Pleure mon coeur,
Un p’tit soldat qui passe,
Fleur à la bouche, rouge, velours
noir,
Un p’tit soldat qui dort
Au champ du dormeur.
Doux coquelicot qui passe,
Frais éclos ce matin
Dans mon jardin,
Fané ce soir, passé demain.
Ma main, cette main,
Celle-là, souvenirs, passages,
Colore, couleurs pourpres, velours
noir,
Esquisse la vie instantanée, jaune et
vermeille
A pleine sève,
Qui dans le même temps déteint,
s’éteint.
Noir, blanc, sépia.
Tulipe, tulle, coquelicot,
S’élancent, et se balancent,
Fonds flous, flottant,
Et bleu, et vert,
Sur noir, sur blanc, sur trame du
temps.
Fond de tulle, fond de voile,
Image du temps, couleur du temps,
Il passe, le temps,
Il passe le vent dans les herbettes.
Doux coquelicot s’envole.
Ma main, cette main
Sûre impressionne l’instantané,
Fleurs colorées sur noir, sur blanc,
Tout juste écloses,
Fanées ce soir, passées demain.
Cette
main donne vie, donne souffle,
Celle-là qui retouche,
Celle-là qui trace, qui élance,
Qui les balance, toutes ces fleurs,
dans l’espace
Et qui détrace, touches légères, dans
l’instant,
Le vol léger de ces fugaces.
Fonds flou , flottant,
Lavis bleus, idée du ciel, fragile,
Lavis vert, touches précaires.
Il souffle, le vent.
Il passe, le temps.
Jardins enclos, fleurs écloses,
Enclos mon coeur,
Doux coquelicot des dames.
Stop mon coeur, tout doux mon coeur.
Aujourd’hui s’arrête l’instant,
Dans mon jardin, celui-là,
maintenant.
Allons les voir, allons, hâtons-nous,
Allons à l’instant les cueillir,
Allons ma main, n’attendons pas
demain.
Ma main, cette main qui trace et
détrace
Ces belles fugaces, aériennes, dans
le ciel.
Couleur des fleurs, coeur des fleurs,
Doux coquelicot qui passe,
Saisons, années.
Aujourd’hui,
Au jour ouïe le vent dans les
herbettes,
Ouïe le vent qui passe, las, dans ce
jardin.
Jouis de ces légères,
Vois ces belles flottantes dans les
airs, déliées.
Ces fleurs qui flottent au vent, au
temps.
Respire, hume, bois des yeux ces
belles colorées.
Fleurs qui s’envolent
De nulle part,
Du blanc néant,
Du noir, au soir
Sépia.
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